Le vin bio, élaboré par le vigneron, est le fruit d’un renforcement des défenses naturelles de la vigne pour limiter les traitements.
Cette conduite de la vigne demande du temps, et c’est pourquoi élaborer un vin bio demande 20% à 30% de main d’oeuvre supplémentaire, par rapport à une agriculture conventionnelle.
L’agriculture biologique ou la viticulture bio, est soumise à un cahier des charges interdisant entre autres, l’utilisation d’engrais ou de produits phytosanitaires de synthèse, de produits chimiques (pesticides, insecticides, fongicides, engrais, etc.). Toutefois, contre les maladies les plus fréquentes (mildiou, oïdium), les traitements au soufre et à la bouille bordelaise (à base de cuivre) sont le plus souvent utilisés.
Le résultat de la viticulture bio provient du raisin, car toute vigne restitue les bienfaits apportés mais à contrario, la viticulture traditionnelle restitue les chocs ou mauvais traitements pendant des années.
Quand les vins bio sont bien faits, ils expriment une maturité plus savoureuse et offrent plus de présence en bouche. Ce résultat repose sur l’équilibre des saveurs à travers des raisins de qualité, issus d’une plante dont le cycle végétatif à été lent et régulier.
Lorsque la viticulture bio est liée à un grand terroir, on retrouve une régularité harmonieuse due à une conduite de la vigne. Le Clos Rougeard des frères Foucault en est l’exemple parfait ; il s’agit d’un saumur-champigny exceptionnel. Lorsque l’on a le privilège de goûter dix millésimes, on est frappé par l’homogénéité de ce vin.
Dans le même registre de réussite de « vin bio » quelques grands noms élaborent l’exceptionnel :
– Anselme Selosse et ces Champagnes hors normes qui parlent de la sève et de la plante, tout en harmonie et sensibilité,
– Nicolas Joly et sa Coulée de Serrant qui est un vin unique sous l’impulsion de l’homme et de sa créativité,
– Zind-Humbrecht et ses vendanges tardives exceptionnelles, toujours à l’écoute de la nature et de l’équilibre parfait,
– Domaine du Comte Liger-Belair, qui ne corrige pas la nature mais la suit et l’aide dans l’aboutissement du plus que parfait,
– Domaine Armand Rousseau où une lutte raisonnée est appliquée sur l’ensemble du domaine, en préservant la qualité à la quantité,
– et les incontournables Domaine de la Romanée Conti, Domaine Jacques Frédéric Mugnier, mais aussi Thomas Picco, Agnès Paquet, Domaine Alain Burguet, Cécile Tremblay, Dujac, Jerome Dehours, Egly Ouriet, Domaine Sérafin …….
L’avenir du vin bio français est, ni plus ni moins, pour tous, un retour à un travail équilibré des sols, le respect de l’environnement, une certaine autarcie de la vigne et l’expression d’une pleine personnalité de chaque vigneron en parfaite adéquation avec sa vigne.