Un vin alsacien datant de 1472, dégusté pour la dernière fois lors de la libération de Strasbourg, vient d’être transféré délicatement dans un nouveau fût.
Un vin français, qui semblerait être le plus vieux vin au monde encore en barrique, vient d’être transféré dans un nouveau fût cette semaine, pour la troisième fois seulement depuis son existence.
Ce vin blanc d’Alsace, datant de 1472, a été conservé dans les caves historiques des Hospices de Strasbourg depuis sa récolte, il y a prêt de 500 ans. En Avril dernier, une légère fuite du tonneau a été remarquée, le vin a donc été transféré dans une cuve en attendant.
Le vin a été gardé dans le même fût pendant près de 300 ans, depuis 1718. Thibault Baldinger, en charge des caves des Hospices de Strasbourg a expliqué : « Ce vieux tonneau est arrivée au bout de sa vie, et nous avons remarqué quelques fuites ».
C’est en réalisant que la perte représentait environ trois litres par an, que le vin a été placé dans une cuve en inox en Avril 2014, en attendant la construction d’un nouveau fût.
Xavier Gouraud et Jean Marie Blanchard, tonneliers d’une grande expérience, de la région de Cognac , ont accepté de relever le défi et de construire un nouveau tonneau de 450 litres, d’une forme en œuf identique au précèdent. Mais difficile de se baser sur l’ancien qui avait une taille différente.
Ils ont travaillé en dehors de leur heures de travail, utilisant du bois de chêne très résistant, provenant de la forêt des Allier, et ont utilisé des outils de l’époque fournis par Radoux. Une tâche qui a représenté près de deux cents heures de travail pour ces deux messieurs.
Le procédé de transfert de ce vin fragile a du être réalisé avec la plus grande précaution, durant plus de 30 minutes afin de ne pas déranger le vin, nous explique Baldinger.
Ce vin n’aura été dégusté que trois fois seulement. La première occasion fut en 1576 pour célébrer l’alliance entre Strasbourg et Zurich, la deuxième fut plus d’un siècle plus tard, en 1718, pour marquer la pose de la première pierre lors de la construction d’un hôpital publique dans la ville. Et la troisième fut seulement 70 ans en arrière durant la seconde guerre mondiale, par le Général Leclerc pour la libération de Strasbourg.
Le vin aurait maintenu sa saveur, et ses aromes, et aurait un taux d’alcool de 9,4%.