Une fois de plus la Chine est au centre des discussions.
Il y a 10-15 ans en arrière, le marché des vins et spiritueux en Chine était quasi nul. En 2011 il représentait près de 10 milliards de dollars. Cet empire est devenu en quelques années seulement, le 1er importateur de vins et spiritueux, et le 5ème plus gros portefeuille de clients étrangers.
Mais voilà, au début 2013, la Chine a pris la décision de lutter contre les extravagances, la contrefaçon et la corruption. Conséquences : les ventes de vins fins ont chuté de 9% en terme de volume, mais surtout de 28% en terme de valeur, en l’espace de 6 mois, selon la fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS).
Effet politique ou effet de mode ?
Pour beaucoup, la décision chinoise de lutter contre l’extravagance est la première raison des exportations en diminution, mais pas seulement.
Nous savons tous que la consommation de vins fins en Chine est avant tout un effet de mode, une image. Déguster, acheter, offrir, collectionner des grands crus est signe de richesse.
Beaucoup de chinois très fortunés se sont mis à boire des grands vins sans probablement voir la différence entre un vin entrée de gamme et un grand cru classé. Mais pourquoi ?
Initier un peuple, une culture, à savoir déguster, et apprécier un bon vin n’est pas inné, cela s’apprend, et cela prend du temps !
C’est d’ailleurs pour cela que le marché chinois compterait près de 60% de faux flacons vendus à travers le pays. Tant que l’étiquette de la bouteille indique « Pétrus » ou « Mouton Rothschild », le consommateur est satisfait.
Et la différence est là : entre 2005 et 2011, le prix des bordeaux a été multiplié par 3, principalement à cause du marché chinois. Mais un effet de mode n’est jamais éternel… et pour la troisième année consécutive, les Bordeaux ont été en chute, perdant entre 30 et 40% de leur valeur.
La France doit elle s’inquiéter ?
Avec le retour de prix cohérents pour les crus classés Bordelais, un millésime 2014 plutôt positif, et une lutte contre la contrefaçon, les vins français continuent à s’exporter et à se vendre sur toute l’Asie.
Un nouveau marché est également en train de s’ouvrir : l’Inde envisagerai de réduire ses taxes d’importations de 150 à 50%…
Et dans les années à venir, nous devrions voir nos stocks de grands crus encore plus réduits, car rappelons nous, la production de grands crus reste constante voir en diminution, ce qui n’est pas le cas de la demande mondiale !