Après les dégâts provoqués par les violents orages ce dernier mois, les filets anti grêle commencent à apparaître sur les vignobles Bourguignon, bien que cela ne soit pas légal.
Les filets de protection contre la grêle sont les principaux sujets de conversation en ce moment sur la Bourgogne. Le second thème abordé est celui de la défaillance et du mauvais fonctionnement des canons anti grêle et de son coût astronomique (voir article « Les Bourguignons luttent contre la grêle »). Ces canons sont censés protéger les vignobles, touchés par la grêle pour la troisième année consécutive.
La question qui se pose actuellement, est de savoir si les filets de protection sont autorisés ou non. D’après le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), l’utilisation de filet n’est pas mentionnée dans les textes de loi des AOC. Or en France, si la chose n’est pas mentionnée, elle est interdite !
Cela dit, le BIVB tient à indiquer que des études sont en cours afin de s’assurer que les filets n’empêchent en aucun cas le labour du sol, le traitement de la vigne, et surtout, qu’elle ne causera aucun problème pour les rangées de vignes voisines sans filets.
Cette année, l’apparition soudaine de filets dans les vignobles est de plus en plus fréquente. On a vu cela il y a une semaine à peine en Corton Charlemagne. Cependant, ces installations ne sont pas fixes, afin que les voisins ne préviennent « la brigade des fraudes de l’AOC ».
Les viticulteurs installent les filets en prévention de risque d’orages, et ces derniers ne resteront que quelques jours, les vignes ne pouvant être taillées et traitées en présence des filets.
Les filets anti grêle sont déjà très utilisés en Argentine, et en France pour les arbres fruitiers. Avec l’augmentation de la fréquence des orages de grêle, le secteur vitivinicole demande à FranceAgriMer de considérer les filets comme une solution.
Le problème reste celui de l’obtention de l’accord de la part de l’Institut National de l’origine et de la qualité (INAO) qui soupçonne les filets, de modifier le terroir, tel que l’effet du soleil et du vent sur les vignes, bien que cela n’ayant pas été testé…
La Confédération des Appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB) continue de faire pression sur l’INAO afin d’avoir des résultats sur les tests effectués. La question qui subsiste : Qui va payer ?
(source : Wine Searcher)