- Personne ne fait mieux
Le Domaine de la Romanée-Conti, (largement connu comme la DRC où à Vosne-Romanée, tout simplement sous le nom « Le Domaine ») est le plus célèbre producteur de Bourgogne. Il dispose d’une panoplie de vignes et une réputation incomparable, qui surpasse les domaines, Leroy, Georges Roumier ou Armand Rousseau. DRC est considéré à juste titre, comme l’un des plus grands domaines du monde, une opinion soutenue par la qualité et la longévité de ses vins, ainsi que les prix qu’ils atteignent sur le second marché.
- A la recherche des moines et du temps perdu
Etant donné le nombre de personnes qui souhaitent déguster les vins du Domaine, il est tout simplement impossible de s´y approcher sans rendez-vous. L´entrée de DRC se trouve rue du Temps-Perdu. Les nouveaux bâtiments sont sur le site de la cave de l’Abbaye Bénédictine de Saint-Vivant de Vergy, dont l’Ordre est également commémoré dans le nom de l’un des Grands Crus du domaine, Romanée Saint-Vivant, et qui était le propriétaire de ce qui est maintenant la Romanée Conti de 1232 à 1631. «La grande force de la Bourgogne, c´est que nous faisons des vins de terroir, consacrés à la production de grands vins depuis des siècles», explique le co-gestionnaire Aubert de Villaine. « Les moines savaient des choses implicitement que nous avons eu à prouver avec la science ».
- Que des Grands crus suffiront
DRC possède ou loue un total de 27,99 hectares (69 acres) de grands crus a Vosne-Romanée, Chassagne-Montrachet et (depuis 2009) Corton. Par ordre d’importance, les vignobles sont les suivantes: La Tâche (6,06 hectares), Romanée Saint-Vivant (5,29), Echézeaux (4,67), Grands Echézeaux (3,53), Richebourg (3,51), La Romanée Conti (1,81), Corton Bressandes (1,19), Le Montrachet (0,68), Corton Clos du Roi (0,57), Corton Renardes (0,51) et Bâtard-Montrachet (0,17). Le dernier d’entre eux produit seulement deux barils, et est consommé uniquement au domaine.
- Qu’en est-il des premiers crus?
Le domaine dispose également de 0,6 hectares de premiers crus à Vosne-Romanée, vendus (anonymement) en vrac chaque année. En 1999 la DRC a également produit un Vosne-Romanée Premier Cru, Duvault-Blochet, nommé d’après un ancien propriétaire de la succession. Ce mélange de jeunes vignes et six grands crus, a été produit en 1999, 2002, 2006, 2008 et 2009.
5. Une Affaire de famille
Deux familles ont codétenu DRC depuis 1942. Les représentants actuels des clans de Villaine et Leroy/Roch sont Aubert de Villaine et Henri-Frédéric Roch, dont les signatures imprimées apparaissent sur chaque bouteille. Entre 1974 et 1991, Lalou Bize-Leroy, la grande dame de feu de la Bourgogne, a été co-manager avec Aubert de Villaine, mais elle a préférée se concentrer sur son propre domaine et son business de négoce, suite à un différend à propos de la distribution des vins de la DRC. Charles Roch, fils aîné de sa sœur, qui a supervisé la sortie du millésime 1990, et mort dans un accident de la route en 1992, l’a remplacée brièvement, avant que son frère, Henri-Frédéric, prenne le relais. Le neveu d’Aubert de Villaine, Bertrand, travaille également au domaine . La tradition familiale ne s’arrête pas là. Bernard Noblet, qui a été maître de chai du domaine depuis 1985, a pris la relève de son propre père, André, qui a passé 45 années au DRC.
6. Tout le monde aime Aubert
Depuis le départ de Lalou Bize-Leroy, le visage public de la DRC a été Aubert de Villaine, un homme humble, charmant, très intelligent qui a une conscience aiguë de l’histoire du domaine et de la responsabilité qu’il porte envers elle. De Villaine est aussi propriétaire d’un domaine à Bouzeron dans la Chalonnaise avec sa femme américaine, Pamela (qui est géré par un autre neveu, Pierre de Benoist) et est le directeur de Hyde de Villaine (HDV) dans le quartier Carneros de la Napa Valley. De Villaine a été un personnage clé dans l´inscription de la Bourgogne à l’UNESCO pour le statut de patrimoine mondial en 2012. Moins connu, il faisait aussi partie du panel de 11 dégustateurs du légendaire jugement de Paris, en 1976.
7. Pourquoi les vins sont-ils si bons?
D’abord et surtout, c´est vers la qualité et l’emplacement des vignes. Celles-ci ont bénéficié de l’apport d´un expert du sol, Claude Bourguignon depuis le début des années 1990, et sont maintenant cultivées en biodynamie par le maître de la culture , Nicolas Jacob. DRC a expérimenté pendant sept ans la biodynamie sur sept hectares de vignobles et a converti l’ensemble de son domaine en 2007.
Les zones de grands crus bénéficient d’un «écosystème parfait» pour la production de grands vins. « Le drainage, la pédologie, la profondeur du sol, l’activité microbiologique et la façon dont l’air se déplace font partie du miracle de la Bourgogne. » D’autres facteurs sont propres à la vigne comme le rendement et la densité (10 000 à 14 000 pieds à l’hectare), l’âge de la vigne (la moyenne est d’environ 40 ans), les faibles rendements, l’utilisation du compost… La Romanée-Conti est un domaine où les vignes sont restées non greffées jusqu’en 1945.
Il n’y a pas de « trucs spéciaux » dans la cave, où l’accent est mis sur une intervention minimale. «L’idéal est de ne rien faire», dit de Villaine, « mais c´est clairement impossible. » Les levures sont entièrement naturelles, l’extraction de tanins est aussi douce que possible et tous les vins (à l’exception du Corton) sont élevés en fûts de chêne neufs. Après une seule utilisation, ils sont vendus à moitié prix.
8. Comment sont les vins?
Au mieux, il n’y a rien de plus sublime en Bourgogne. L’un des plaisirs de la visite du Domaine est de comparer et contraster les différents crus dans leurs grands fûts ou en bouteilles. Le structuré, presque rigoureux Corton – un mélange de trois parcelles –Echézeaux, est généralement considéré comme le moins intéressant des grands crus rouges, mais il peut être délicieusement sucré, juteux et savoureux. Grands Echézeaux est un cran au dessus, plus léger et plus fin que l´Echézeaux, et il est considéré comme une bonne affaire, comparé à la DRC. Romanée Saint-Vivant est l « intellectuel » de la famille, selon Bertrand de Villaine, soutenu par sa minéralité. Richebourg est extrêmement parfumé, mais aussi plus sauvage et plus indiscipliné que Romanée Saint-Vivant. La Tâche est plus calme et plus concentré que Richebourg, un vin qui demande du temps dans la bouteille pour montrer son meilleur. La Romanée-Conti est le sommet de Pinot Noir: soyeuse, pure, élégante, mais capable de se développer en bouteille pendant 40 années ou plus. Et, le dernier de tous, Le Montrachet, rarement montré aux visiteurs, est la plus grande expression de ce légendaire vignoble blanc.
9. La rareté et l’authenticité
Le domaine ne produit que seulement 6000 et 8000 bouteilles par an, tout cela sur de précieuses allocations. La Romanée-Conti donne rarement plus de 500 caisses, 450 en moyenne. Les prix sont élevés, mais pas autant qu’ils pourraient l’être, en partie parce que le domaine veut que ses vins soient appréciés par les consommateurs, plutôt que négociés par les investisseurs. Une Romanée-Conti 2005 se vend actuellement jusqu’à 20 000 $ par bouteille.
La renommée des vins signifie que l´on retrouve des bouteilles contrefaites ou, alternativement, volées. Le restaurant français « La blanchisserie » en Californie en Décembre 2014 s´est vu dérober 139 bouteilles de la DRC.
10. Les Millésimes modernes
Après une légère baisse de la qualité, à la fin des années 1980 et le début des années 1990, la DRC a toujours haussé son jeu depuis. Ces vins ne sont pas bon marché, mais, dans les grandes années, ils sont exceptionnels, incomparables. Le domaine est également capable de produire de très bons vins dans les millésimes les plus difficiles, comme 2003, 2011 et 2013. Tel est le souci du détail et de la qualité de ses vignobles.