En 1973, Alain Peyrefitte, de retour d’un voyage en Chine, publiera un livre sous le titre d’une affirmation attribuée à Napoléon en 1816, « quand la Chine s’éveillera le monde tremblera ».
Napoléon et Peyrefitte, visionnaires, avaient parfaitement raison, mais n’ont jamais été entendus ni écoutés, car la Chine s’est réveillée.
Dans quelque domaine que se soit, la Chine est omniprésente, et son objectif d’assurer au milieu du XXI siècle la place de leader mondial, est en bonne voie.
Aujourd’hui, mars 2014, le gouvernement français se félicite de la signature de 18 milliards d’euros de contrats avec la Chine, aéronautique, automobile, énergie nucléaire, finance, environnement, santé, tout y passe et le gouvernement se targue de la consolidation du partenariat Franco-Chinois !
Le transfert de technologie est le but ultime de la Chine, qui dans moins de 30 ans n’aura plus besoin d’importer quoique se soit du reste du monde…
Mais le pire, c’est que nos amis chinois, car ils restent néanmoins nos amis, s’installent sur le territoire et n’auront, dans quelques décennies, pas besoin d’envahir l’Europe car ils y seront déjà, sans arme et en douceur avec les applaudissements des gouvernements concernés !
Pour ce qui nous concerne, nous, amateurs de vin et de grands crus, nous déplorons la perte de notre patrimoine. Aujourd’hui, même si nous sommes heureux de voir les importations de vins français augmenter chaque année, à destination de la Chine, sauf cette année, nous occultons volontairement la partie cachée de l’iceberg. Au cours de ces 5 dernières années, 75 propriétés du vignoble Bordelais ont été rachetés par les investisseurs de l’empire du Milieu. Mais il en est de même pour la Bourgogne, la Loire, le Beaujolais, le Côtes-du-Rhône, la Provence, seule la Champagne résiste à l’invasion, mais pour combien de temps ?
La cerise sur le gâteau est arrivée le 21 mars dernier, quand la Chine a renoncé à son enquête antidumping sur les importations de vins européens. Un grand ouf de soulagement a soufflé sur les exportateurs de vins européens, mais à quel prix ? Au prix le plus fort, car les entreprises européennes doivent fournir à la Chine une collaboration technique sur les matériels, les équipements, et tout le savoir-faire viti-vinicole…
Certains professionnels du vin se félicitent de cet accord en y voyant une augmentation potentielle de nos exportations, mais ils ne regardent pas les chiffres ou se voilent volontairement la face, car les ventes de vins français à destination de la Chine, ont chuté, et continueront à chuter un peu plus chaque année…
A l’offensive, l’empire du milieu pourrait devenir le sixième producteur mondial de vin en 2016, et, en 2030 le … , nous n’aurons alors que nos Grands crus à exporter car sur ce sujet au moins nous ne serons, j’ose espérer, jamais rattrapés.
C’est désormais à la France de se réveiller avant de devenir une nouvelle province de Chine.