Le millésime 2013 est révélateur du malaise de la vente en primeur des Bordeaux. Ce millésime n’est pas un grand millésime, mais en plus c’est le plus médiocre de ces cinquante dernières années.
Les spéculateurs, comme les amateurs, ont fuit la vente en primeur, échaudés par l’arrivée sur le marché, dans les grandes surfaces ou les foires aux vins, de précédents millésimes sans éclat, à des prix inférieurs aux prix primeurs !
Ceci dit, ce millésime n’a pas que des mauvais vins, bien au contraire. En cherchant il est possible de trouver quelques vins que les producteurs les plus professionnels ont su préserver et élever, malgré de mauvaises conditions, en qualité avec un excellent résultat.
Mais attention, l’achat de ces vins ne sera valable que si les prix proposés, pas encore connus, sont acceptables, voir très abordables. Le prix et la qualité étant les seuls critères pour se constituer un fond de cave en millésimes 2013.
La spéculation sur les primeurs était favorable dans les années 80 à 90, avec des rendements avoisinant les 30 %, ce qui n’est plus aujourd’hui d’actualité.
C’est le cas du prix des primeurs 2010 qui a été prohibitif car, à la mise en bouteille, le prix a été divisé par 2 !
Les premiers crus qui se vendaient pour certain à 1000 € HT la bouteille en 2010, se trouvaient à 480 € pour le 2011, et moins de 300 € pour le 2012.
Pertes sèches et rêves engloutis pour les partisans du Bordeaux qui ont vu « la poule aux œufs d’or », pratiquement chinoise, battre de l’aile, plombée par la crise et la gourmandise de certains producteurs peu scrupuleux.
A l’opposé, se dessinent la sagesse et la qualité des Bourgognes, produits en petite quantité et toujours en parfaite adéquation avec la nature, qui conjugue travail et respect des traditions.