Le nom de l’Hermitage “La Chapelle” est lié à la petite chapelle Saint-Christophe surplombant le vignoble en terrasse dominant le Rhône.
En 1834, Antoine Jaboulet, installe sa maison à Tain l’Hermitage dans la vallée du Rhône. Depuis, de père en fils, la famille exploite avec passion, sur la mythique colline de L’Hermitage, la Syrah. Ils produisent des vins puissants et racés des plus beaux terroirs du nord de la région. Domaine mythique, la cuvée La Chapelle n’en est pas moins, car ce sont les plus grands flacons du monde et les plus rares.
Des rendements très confidentiels qui ne dépassant jamais 15 hectolitres / hectare. L’élevage, admirable, est fait pendant plus de 18 mois en barriques. .
Sur la colline de l’Hermitage, « La Chapelle » a accueillit en son temps le Chevalier de Stérimberg. Elle fut reconnue comme l’un des 12 plus beaux flacons du 20 ème siècle avec le millésime 1961.
Ce terroir unique, propriété de la famille Jaboulet est le fruit de l’assemblage de différents terroirs, la puissance des Bessards, la précision aromatique des Greffieux, l’opulence du Méal et la finesse caractéristique des Rocoules.
Le millésime 1990 est considéré comme le digne successeur du grand 1961.
Lors d’une dégustation, ce millésime offrit ces quelques lignes de la part de très grands amateurs, que dis-je professionnels du vin qui n’en sont pas moins mais aussi poète … !
La qualité exceptionnelle de ce vin commence tout d’abord par cette magnifique robe rubis intense, limpide et d’une merveilleuse brillance donnant toute la jeunesse et le charme de cette cuvée. Le nez s’ouvre facilement pour dévoiler des arômes fins de fruits noirs et d’épices douces. Après quelques secondes, le vin se referme pour se réveiller une demi-heure plus tard. A ce moment là, une complexité surprenante apparaît, presque à en perdre ses repères. Le vin est d’une jeunesse incroyable, il dévoile une fraîcheur au travers les notes fruitées qui font croire que le vin a juste quelques années. La révélation de ce vin se fait en bouche par de la puissance et de la structure, qui en effet rappellent quelques similitudes avec son grand frère de 1961. Une matière tannique présente et ferme déroule la trame de dégustation vers un vin aux allures franches et dynamiques. Les tannins s’affinent au long de la dégustation pour arriver à un soyeux remarquable. Le milieu de bouche est généreux grâce aux arômes nets et intenses qu’apporte la Syrah tandis que le vin se dirige vers une finale longue, ample et d’une superbe délicatesse.
Rubis, très bonne saturation, encore jeune. Nez discret mais très profond et complexe, son caractère est essentiellement austère, il semble vouloir se taire et tout garder pour lui-même, mais avec un peu de patience on arrive à lui soutirer des expressions de fumée, de bacon, de framboise et de minéral, tous étant des arguments à un raisonnement qui se fait de plus en plus précis et articulé au fur et à mesure que le vin s’oxygène. La bouche possède une très belle souplesse à l’attaque, puis nous déroule une étoffe serrée, au grain très fin et noble, son caractère en apparence réservé masque difficilement toute l’énergie et la solarité du millésime et le vin déploie une finale majestueuse qui libère toute sa complexité et sa personnalité, avec des nuances de prune, de réglisse, d’épices et de chocolat noir.
Un grand vin, que l’on pourra apprécier, avec beaucoup de patience, au cours des prochaines décennies, jusqu’en 2050 !!!!