Lors d’une interview exclusive avec le magazine “The drink Business”, il y a quelques mois de cela, le critique de vin le plus influent du monde a fait part de ses regrets concernant ses 37 dernières années au sein de “The Wine Advocate”. Ses regrets, mais également ses excuses, vont directement aux vignerons, pour qui Robert Parker a eu un jugement très strict et agressif durant tant d’années, de cette fabuleuse région unique au monde qu’est la Bourgogne.
Comme il l’a si bien précisé, il y a toujours des regrets, et la plus grosse erreur a été celle de sa jeunesse, envers les vignerons Bourguignon avec qui il a été très belligérant pendant près de 37 années passées à juger et noter les vins. « J’ai fait du tord à beaucoup d’entre eux » a t’il précisé.
Nous savons tous que Robert Parker est connu pour ses notations des vins de Bordeaux. Malheureusement il y souvent un penchant vers une région que l’on préfère, ce qui ne devrait pas être le cas, surtout pour le critique de vin le plus influent du monde. Qu’ils soient amateurs comme professionnels, les gens sont aujourd’hui en attente permanente des retours et des décisions de ce cher Monsieur Parker. L’influence est tellement importante, qu’il peut vous faire exploser la cote d’un vin, tout comme réduire à néant l’existence ou la popularité du vigneron voisin avec qui le contact n’est pas passé.
Il a cependant souligné que ses intentions n’étaient mauvaises, et qu’il ne souhaitait en aucun cas faire changer la façon dont les vins étaient produits en Bourgogne, mais plutôt essayer de comprendre pourquoi, une fois que les vins avaient quitté la Bourgogne, certains vignerons ne se préoccupaient guère du transport ou d’autres aspects concernant la mise en bouteille ou encore la filtration. C’est probablement son coté Américain et trop civilisé qui prenait le dessus. En Bourgogne les domaines passent de génération en génération et le mode de vinification, le travail des sols ou encore le savoir faire et les traditions perdurent de père en fils.
Mieux vaut tard que jamais ! Robert Parker a cependant admis avoir irrité un certain nombre de vignerons, et qu’avec l’âge et l’expérience, son approche et son coté critique aurait pu être appréhendé avec beaucoup plus de délicatesse. Il mettra en partit la faute à la barrière du langage car il y a une trentaine d’année, son français était nettement moins bon ! Ce n’est là qu’une simple excuse, car pour ce qui est des vins de Bordeaux, il n’avait pas tant de mal à se faire comprendre…
Parker a arrêté de noter les Bourgognes après avoir été poursuivi en justice pour diffamation, par le domaine Faiveley, pour avoir émis que les vins du producteur étaient, gustativement parlant, différents aux Etats Unis. Malgré tout, les litiges avaient été réglés à l’amiable.
Il a clairement annoncé : « j’ai fait couler trop de sang, donc je suis partit ».
Voilà cependant une belle preuve d’intelligence et de sagesse que nous apporte là Robert Parker, il n’est jamais trop tard pour faire ses excuses même une trentaine d’années après.