Du Bagne au Paradis

Enfin presque, car si quelque chose quitte le bagne pour offrir le paradis, racontent nos amis italiens, c’est de vin qu’il s’agit  et non pas des prisonniers qui y séjournent !

Sur l’île italienne de Gorgona, au large de la côte toscane, des prisonniers travaillent à la vigne pour produire entre 2.700 et 3000 bouteilles par an. Ce vin sera ensuite vendu une cinquantaine d’euros à plusieurs grands restaurants qui vantent l’incroyable qualité gustative de ce vin, qui se trouve dans l’un des plus grands restaurants de Florence, trois étoiles du guide Michelin.

Les hommes ne sont pas viticulteurs mais de réels bandits, criminels de grands chemins qui ont été condamnés pour meurtre et font partie des quarante détenus de la prison de l’île, créée en 1869, qui fonctionne depuis dans un isolement presque complet du continent. Les prisonniers de l’île de la Gorgone sont rémunérés par le Marquis Fransesco de Frescobaldi, famille d’une dynastie de vignerons, vieille de 700 ans, qui participe à un programme de réhabilitation par l’agriculture. Plantée en 1999 sur l’île, à 37 kilomètres du port de Livourne, la vigne occupe  un hectare (2,5 acres) face à l’est et, plantée sur un sol minéral riche, le tout sur la plus petite île de l’archipel toscan. Abandonnée pendant quelque temps, la vigne a été restaurée en 2009 par un détenu sicilien, qui était viticulteur mais qui, après avoir purgé sa peine est retourné chez lui laissant la place à d’autres détenus passionnés par la vigne.

Un programme de réinsertion où la vigne offre autant qu’elle reçoit,

In Vino Veritas …

(photo: copyright Alessandro Bianchi, Reuters)