Le Système « en Primeur » de Bordeaux en ballotage Achat En Primeur : La fausse Bonne affaire !

La campagne en primeur Bordelaise de l’année prochaine pourrait être la dernière, si les châteaux refusent d’accepter la réalité du marché et des prix en fortes baisses.

Après cinq années sur six où les profits ont été pondérés en faveur des châteaux, les négociants ont prévenu que les prix doivent baisser pour permettre au système de jouer son rôle comme il est censé le faire.

«Voilà cinq millésimes sur six ou les prix payés par les clients en primeur se révèlent être plus cher que l´achat une fois que les vins sont mis en bouteille, les Châteaux Bordelais ont plutôt intérêt à donner à leurs clients qui achètent en primeur une sérieuse prime cette année», déclare Stephen Browett, PDG de Farr- Vintners l´un des plus important marchand basés au Royaume-Uni.

« Cela est essentiel ou ils ne seront tout simplement pas en mesure de vendre les vins, il doit y avoir une limite à la quantité de stock que les négociants de Bordeaux sont prêts à détenir. »

Le système fonctionne sur une base de contrats à terme de vin, où les négociants achètent les vins avant leur mise en bouteille, à partir d’échantillons en baril, présentés lors des dégustations primeurs d´Avril. En théorie, les négociants paient un prix inférieur à ce qu’ils pourraient espérer une fois le vin mis en bouteille.

Au contraire, les millésimes récents se sont montrés être plus avantageux pour les châteaux que pour les négociants (et le reste de la chaîne d’approvisionnement, notamment la clientèle).

James Miles, directeur du Liv-ex, a fait valoir ce point lors une présentation à Hong Kong la semaine dernière.

« Dans de trop nombreuses campagnes récentes, la part du lion et profits ont été versés au châteaux. Dans mon esprit, après trois – sans doute quatre – campagnes qui ont échoué. Les prix en 2014 devront baisser bien d´avantage que leur valorisations actuelles ».

Jane Anson, dans la revue Décanter déclare: « Il y a environ 7000 domaines viticoles ici [à Bordeaux] et peut-être 5 pour cent d´entre eux proposent la vente en primeur, c´est à dire la vente de celui-ci avant que le vin soit mis en bouteille. En 2010 environ 450 vins ont été vendus en primeur, contre 200 environ en 2013. Cependant, le système reste la méthode la plus visibles et transparente de commercialisation, et si les châteaux se trompent encore cette année encore, ce sera l’ensemble des vins de Bordeaux qui en souffriront ».

Toutefois, Miles assume que les prix des vins de Bordeaux sont au plus bas, et que le moment est idéal pour les investisseurs de se replonger dedans.

« Après quatre années de baisse des prix, le marché des Bordeaux est à son plus bas niveau depuis peut-être le début des années 1970, maintenant peut se révéler être un bon moment pour entrer sur le marché -. Mais une prime importante et une bonne campagne 2014 est un préalable indispensable à tout type de reprise durable. Un retour à des prix raisonnables et un environnement propice a de bonnes affaires voilà ce qui permettra aux vins de Bordeaux de se sortir du marasme actuelle « .

Du point de vue des consommateurs, Browett pense qu´une mauvaise campagne en Avril prochain pourrait sonner le glas de l’ensemble du système.

« Une campagne en primeur réussie serait certainement de très bonnes nouvelles pour Bordeaux mais qui ne se produira que si les prix sont très attrayants. Cependant, si les vins s´avéraient être surpayés une nouvelle fois, alors je peux imaginer les consommateurs se désintéresser complètement de l’achat en primeur.  »

La clé d’une campagne réussie repose sur des prix à la consommation significativement inférieurs au prix d’un millésime à maturité de qualité similaire.

Les Bordelais ont récemment souvent échoué à cette règle, refusant les réalités du marché, espérons que le bon sens l’emporte cette fois et que 2014 soit l’année où le consommateur fasse une bonne affaire ! Si cela ne se produisait pas, tout le système En Primeur serait en proie à une mort certaine.