Vino Business : quand la vérité dérange…

Nous avons regardé, comme beaucoup, le documentaire sur le vin, d’Isabelle Saporta, diffusé hier soir sur France 3.
Enfin un documentaire sur le vin qui dénonce le rapport à l’argent de la société actuelle: il met en avant le coté business et financier avant la passion, une vérité qui dérange de nombreux châteaux bordelais…

Aujourd’hui, nous produisons un type de vin pour les américains, un type de vin différent pour les chinois, bref ce ne sont plus les gens qui s’adaptent aux vins produits, mais les vins qui s’adaptent aux gouts des gens! Si cela n’est pas une question d’argent, alors qu’en est il ?

La comparaison avec la Bourgogne était, à mon goût, très intéressante. Nous avons d’un coté une région « à l’ancienne », avec sa recherche de qualité, un retour aux méthodes ancestrales, et de l’autre, le développement et l’élaboration de grands vins bordelais, avec l’utilisation de pesticides, de levures aromatisées, son entretien de la vigne mécanisé, ses vendanges mécanisées, ses tris mécanisés…
Ces deux régions sont bien distinctes de par leurs façons de travailler, mais aussi de par l’élaboration de leurs vins. Il y a d’un coté les gros châteaux fortunés qui cherchent à produire toujours plus, avec l’appréhension d’une mauvaise note Parker, au risque de perdre des ventes, et de l’autre, des vignerons qui travaillent leur terroir à cheval, vendangent à la main, trient à la mains, bref une différence entre quantité et qualité !
A Bordeaux, les grands crus sont de plus en plus chers, les châteaux de plus en plus beaux, et ils brassent de plus en plus d’argent, produisant des vins maquillés de plus en plus linéaires, et sans expression! Mais il ne faudrait pas parler de tout ça, car cela dérange…
Personne ne vient critiquer les grands domaines bourguignons qui se vendent à plusieurs milliers d’euros la bouteille, car une fois de plus, le respect de la nature, l’agriculture biologique ou biodynamique, la recherche de la qualité, sont des priorités !
Chaque bouteille sera « différente » il n’y a pas de vin linéaire, sans émotion.
Certains points ont été, certes, peut-être exagérés, mais je pense que c’était l’idée d’Isabelle Saporta, de dénoncer la fabrication du vin moderne, et de la particularité et le fonctionnement des châteaux du Bordelais.
Il ne faut cependant pas oublier les quelques domaines familiaux Bordelais qui perdurent dans le temps tant bien que mal. Ces vignerons de père en fils résistent aux pressions des grands chateaux, et continuent à produire leur vin selon les traditions des ancêtres…

N’oublions pas la base : sans émotion, le vin n’est rien. Et l’émotion, c’est le terroir, le travail du vigneron, et l’élaboration de son vin.

Maintenant voici quelques extraits du documentaire : chacun a le droit d’en tirer sa propre opinion…