Les vignes vont elles résister au réchauffement ?

Vendanges précoces, taux d’alcool plus élevé… les effets du réchauffement climatique se font désormais sentir.

Dans l’Aude, une étude a été réalisée par des agronomes afin de simuler la montée des températures sur des ceps de vigne, pour mieux comprendre les conséquences du réchauffement.
L’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère, associée à celle de la température, stimule la photosynthèse au niveau des feuilles et accélère le développement de la vigne, entrainant une maturation plus rapide, ainsi que le bouleversement du calendrier viticole, c’est à dire de plus en plus précoce.
Les vendanges devraient donc avoir lieu, non plus à la mi-septembre, mais à la mi-août. Ce fut le cas pour la Champagne en 2011.
Les Vignerons situés dans le sud ont déjà tendance à récolter le raisin mi-août voir début août, soit un mois plus tôt qu’il y a 20 ans !

Ce réchauffement se résulte par une augmentation du taux de sucre dans le raisin, et donc une augmentation du taux d’alcool (c’est la fermentation). Les vins ont donc vu leur degré d’alcool augmenter de 2,5° sur les vingt dernières années, passant de 12-13° à 14-15°.
Ceci ne plait pas forcément aux consommateurs du fait que l’excès d’alcool masque les arômes et les polyphénols, responsable de la qualité intrinsèque du vin.

La filière viticole française, plutôt discrète à ce sujet, cherche des solutions à ce problème. Lors du renouvellement d’une parcelle, l’agriculteur sera incité à choisir un terrain moins exposé au soleil, ou un peu plus élevé, afin de maintenir une certaine fraicheur. La coupe des feuilles est de moins en moins bénéfique, ce qui permet de protéger les grappes du soleil, et donc de l’augmentation du taux de sucre.

Une solution à été mise en place depuis peu par l’Union Européenne: c’est la « désalcoolisation » du vin. Ce procédé permet de réduire le degré d’alcool de 2 ou 3°, aussi bien pour les rouges, les blancs et les rosés.

Malgré tous les efforts possibles, toutes ces stratégies ne suffiront pas. La solution : la migration de cépages, et l’apparition de nouvelles zones de production comme par exemple, le sud de l’Angleterre.

En ce qui concerne la France, certains cépages sont actuellement testés, et l’on devrait voir d’ici la fin du siècle l’apparition de tempranillo d’Espagne, de sangiovese d’Italie, ou encore de touriga nacional du Portugal dans nos régions méditerranéennes ; des cépages plus résistant à la chaleur.

Source « ça m’intéresse »


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